Séance de clôture de la seconde conférence de la réforme arabe et recommandations

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Alexandrie, 16 mars 2005—La seconde conférence de la réforme arabe qui s’est réunie à la Bibliotheca Alexandrina du 13 au 15 mars 2005 et qui a pris fin ce mardi 15 mars a eu pour sujet les modèles exemplaires d’organisations de la société civile. Au terme des débats, il est apparu que ces organisations couvraient douze domaines spécifiques à leur action : l’emploi des jeunes, renforcement du rôle des femmes, les problèmes de l’éducation, l’environnement et l’eau, l’intégration sociale, des droits de l’homme, les problèmes de la santé, la paix, le développement durable, la participation politique, la culture et les arts. Les recommandations qui ont été faites insistent d’une part sur le suivi des projets déjà en cours et leur amélioration et de l’autre, sur l’examen d’organisations exemplaires qui ont fait leur preuve dans les domaines mentionnés.

Concernant l’emploi des jeunes, il a été observé qu’un grave problème de chômage se posait à eux dans les pays arabes, problème complémentaire de celui de la pauvreté. A cela, seules la formation aux technologies et une bonne répartition des forces vives de la jeunesse peuvent apporter une réponse adéquate. Par ailleurs, c’est la collaboration entre le secteur public et le secteur privé qui pourra efficacement venir à bout de ce fléau, d’où l’importance des organisations de la société civile.

Renforcer le rôle des femmes au sein des sociétés arabes est tant une condition qu’un résultat de la démocratisation et par conséquent du rééquilibrage entre domaine proprement public appartenant à l’Etat et un domaine citoyen dans lequel chacun peut directement agir. De ce point de vue, les organisations de femmes ont été pionnières ayant à la fois à lutter contre le pouvoir de l’Etat et celui des hommes.

L’éducation et le déficit très important que l’on peut observer dans les pays arabes en la matière constituent des obstacles qui empêchent toute évolution globale et véritable. L’analphabétisme des enfants comme des adultes doit être résolument combattu, de même l’établissement de centres de recherche, la création de pôle d’excellence et enfin la revalorisation des enseignements techniques.

L’environnement et l’eau, deux points majeurs et noirs dans des pays où les problèmes liés à l’industrialisation sauvage, voire faite sans contrôle sont importants. Le manque d’eau qui d’ores et déjà constitue dans des régions souvent arides ou désertiques une grande menace doit être prévenu, l’hygiène de l’eau forme également une préoccupation majeure.

L’intégration sociale des individus est une ambition essentielle pour les pays arabes qui souvent ont des sociétés extrêmement inégalitaires. Cette intégration commence par la solidarité entre les citoyens et une prise de conscience collective vis-à-vis des plus défavorisés.

Les droits de l’homme qui garantissent un Etat de droit sont la clef de voûte du système vers lequel les pays arabes ont commencé de se diriger. Inscrire dans la loi les droits de l’homme et créer au niveau institutionnel des garanties juridiques au respect de ces droits.

Le développement durable est le seul développement réel dans des systèmes endommagés par des politiques éphémères et généralement non pensées. Ici, il s’agit de mettre sur pieds une stratégie de long terme qui répare à la racine les lacunes ou les défauts de l’activité économique ou sociale. Une des armes pour parvenir à ce développement durable est la décentralisation.

La santé qui est aussi un droit doit être offerte à tous sans préjudice d’argent ou de position sociale. Ceci implique notamment une meilleure répartition des centres de soins.

La paix et en particulier la paix au Proche-Orient est une des tâches les plus urgentes du Monde arabe : paix sociale, paix avec ses voisins, paix entre ethnies, tribus, confessions différentes.

La participation politique est la condition sine qua non de la paix civile, elle est aussi la meilleure garantie que le droit des citoyens est respecté. Sans la participation politique de ses citoyens, le Monde arabe ne pourra pas vivre en paix avec lui-même. C’est à la suite de cette évidence que le président Mohamed Hosni Moubarak a courageusement annoncé une réforme constitutionnelle allant dans le sens du pluralisme et de la participation politique.

La liberté d’expression passe évidemment par l’écrit et les écrivains et intellectuels qui sont comme les vigiles des libertés. La presse libre et indépendante constitue un enjeu essentiel pour l’avenir de la citoyenneté arabe.

Enfin, un programme national de logement des sans abris ou des mal logés forme un chantier considérable dans des pays où les mal logés sont légion.

En guise de propos final, Dr. Ismail Serageldin, directeur de la Bibliothèque, a déclaré que ce type de manifestation permettait la clarification de nombreuses questions laissées en suspens et que de plus elle laissait chacun totalement libre d’exprimer son point de vue. Il est évident a-t-il continué que les organisations de la société civile jouent un rôle primordial dans l’évolution des sociétés arabes. L’exemple de Dr. Adel Abou Zahra que la Bibliothèque a fêté dans le cadre de la conférence qui dès les années 70 s’est battu pour la préservation de l’environnement et a commencé dès cette époque à mettre en garde contre les effets nocifs de la pollution et de l’absence de politique dans ce domaine. Dr. Adel Abou Zahra (décédé en 2003) qui dans la création d’organisations civiles a été un pionnier en Egypte est exemplaire. C’est pourquoi Dr. Ismail Serageldin lui a rendu hommage appuyé (il fut conseiller du directeur aux débuts de la nouvelle Bibliothèque d’Alexandrie et a décidé de créer un prix qui porte son nom récompensant le courage et le travail de ces organisations de bénévoles qui luttent pour le bien-être et les droits de tous souvent dans l’ombre et sans en tirer pour soi-même le moindre profit.

 
Les participants   Chefs des cessions parallèles


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